Pour vivre, il faut respirer

On m'a reproché de si peu faire confiance, et moi j'avais toujours l'impression que j'en faisais trop. On me reprochait de ne pas les aimer, de faire semblant, alors qu'au fond de moi je me disais que c'était peut-être le bon, à chaque fois. Je ne voulais qu'y croire. Mais je donnais l'image de l'inverse. Et tout foirait.

Au final, je suis paumée. Et pour toi, qu'est-ce qu'il faut faire? Qu'est-ce qu'il faut dire? Cet avion que je prendrai, m'emmènera-t-il vers un bonheur qui aura de l'avenir, ou me mènera-t-il vers le néant? Je décide de tout, et dans ce tout, il y a toi.

Quel geste décidera du reste? Quel mot sera le bon? Allons-nous devenir les prochains Piou et Twi (mes incarnations de l'amour parfait) ou simplement rester amis? Ou n'allons-nous rien devenir du tout?
J'ai peur que du haut de mes petits 15 ans, je sois aveuglée. Par l'envie de quitter mon île qui me ronge depuis tant de temps, mon désir de voir grandir les enfants de ma soeur, le besoin de me refamiliariser au plus vite avec ce pays que j'idéalise et qui verra se concrétiser mes vieilles ambitions. Par la peur de tout foirer parce que je n'aurai pas pris le temps et de voir que même toi, tu ne seras peut-être rien pour moi. Et moi rien pour toi.

Pour le moment, tout est incertain. Qu'est-ce qu'on est? A quel degré dois-je prendre tout ce que tu m'as dit? Combien de fois m'as-tu dit que tu voulais construire quelque chose avec moi? Combien de fois m'as-tu sous-entendu que tu voulais que je revienne? Tout ce que tu as fait pour me rendre jalouse des filles qui te tournent autour. Tout ce que tu as avoué pour que je sois fière de toi. Ces petits riens que tu m'as tout de suite dits parce que tu as toujours désiré jouer franc-jeu avec moi. Rien de tout ça n'était innocent, au fond. Et je crois que j'en avais pas totalement conscience. Mais maintenant, je dois composer avec.

Mes peurs sont simples: et si tu te foutais de ma gueule? et si on n'attendait pas les mêmes choses? et si je prenais les mauvaises décisions? et si je plaçais trop d'efforts dans notre histoire? et si tu ne pensais jamais à moi? et si tu recraquais pour cette ex qui te court encore après? et si tu craquais pour ces bombes de clientes qui te font de l'oeil? et si tu en avais marre d'attendre, au final? et si je perds l'intérêt que j'ai suscité en toi? et si je me lassais de toi? et si j'avais trop cru que tu étais génial? et si c'était trop dur, après tout?

Tant de choses nous séparent. Ton âge, le mien. Ta ville, la mienne prochainement. Tes ambitions, les miennes. Ta vision des choses, et la mienne. Je vais pas tout énumérer, mais au fond, on est plus condamnés qu'autre chose.
J'entends déjà les autres, ces autres, qui nous diront qu'on est foutus, qu'on a rien à faire ensemble, que je suis trop nulle pour toi ou l'inverse. Je les entends déjà, et ça me fait sourire.
J'aimerai t'entendre dire qu'on les emmerdera ensemble. Parce que si tu es prêt, moi je serai là, pour les emmerder à tes côtés. Je ne te promets rien d'autre que me battre pour que toi et moi, ça donne quelque chose de beau et de durable, rien d'autre que les emmerder.

Je ferai l'effort de te montrer que je te fais confiance, j'essaierai au maximum d'être tendre avec toi, de modérer ma possessivité, ma jalousie, mes colères, de te dire ce que je ressens, ce qui va et surtout ce qui ne va pas. Je ferai l'effort parce que sans efforts, on a rien. Et moi je te veux.
Je ferai les sacrifices nécessaires, parce que tu aurais pu choisir quelqu'un d'autre de plus facile à supporter que moi mais c'est moi que tu as choisi, et qu'en retour j'ai complètement craqué pour ta gueule d'ange.

J'aime le danger. Mais surtout, je crois que je t'aime.